vendredi 15 avril 2011

Le Parti Socialiste jette les jeunes à la poubelle avec son programme !



Transformer un vieil échec en solution révolutionnaire ne fait pas un projet crédible
Personne ne nie la problématique de l’emploi des jeunes en France. C’est un problème structurel dont notre pays n’arrive pas à se défaire durablement : depuis 1981, date à laquelle il a symboliquement franchi le seuil des 20%, le taux de chômage des jeunes actifs a toujours été compris entre 18% et 25%. 3 chiffres résument les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail :

►  Difficulté à trouver un emploi : 1/5ème des jeunes actifs âgés de 15 à 24 ans sont au chômage


►  Difficulté à trouver un emploi stable : ¼ des jeunes de moins de 30 ans est en CDD contre 1/6 pour l’ensemble de la population active


►  Spécificité française de ces difficultés : le taux d’emploi des moins de 25 ans était de 30,2 % en 2010 en France, contre 42 % en Suède, 46,4 % en Allemagne et de 48 % au Royaume-Uni.

Mais ce n’est pas parce que ce problème dure depuis  30 ans qu’il faut lui appliquer des solutions d’un autre siècle ! Et pourtant, pour le PS, la solution miracle pour l’emploi des jeunes : c’est retour aux emplois jeunes de 1997 et généralisation de l’assistanat !

1) Les emplois d’avenir du PS, c’est retour vers le passé !

Contre le chômage des jeunes, Martine Aubry a trouvé l’innovation dernier cri : elle propose de créer « 300 000 emplois jeunes d’avenir » pour une durée de 5 ans, rémunérés au SMIC, financés à 75 % par l’Etat et créés dans le secteur non marchand ! C’est exactement ce qu’elle avait mis en place sous Jospin, à deux différences près : en 1997, Martine Aubry parlait d’emplois jeunes, en 2011 elle parle d’emplois-jeunes « d’avenir »… autre nuance considérable, c’était 350 000 emplois en 1997, en 2011 c’est 50 000 de moins ! Malheureusement pour le PS, il ne suffit pas de rajouter le mot « avenir » à « emplois-jeunes » pour transformer un vieil échec en solution révolutionnaire ! Ces emplois jeunes recyclés ne sont pas malheureusement pas une solution d’avenir pour 3 raisons :


►  Les emplois-jeunes épisode 1 ont un mauvais bilan !
  • Ils n’ont pas boosté l’emploi sur le long terme : Martine Aubry prétend que « l’avantage de ces emplois est qu’ils ont marché» car « 80% des ces jeunes ont aujourd’hui un emploi »… Ce que Martine Aubry ne dit pas, c’est que les jeunes de 1997 ne sont plus des jeunes : près de 15 ans après le lancement du dispositif, ils ont désormais entre 30 et 40 ans, âge où le taux d’emploi est le plus élevé en France (plus de 82% pour les 25-49 ans en 2009) ! Il n’y a donc pas de quoi se vanter de ce chiffre de 80%, que Martine Aubry présente comme exceptionnel alors qu’il est tout juste  inférieur à la moyenne nationale !
  • La période suivant directement l’après emplois-jeunes a souvent été une galère. Un sondage de la CFDT –peu susceptible d’être classée à droite !- datant de 2002 montrait que 50% des emplois-jeunes en fin de contrat ne savaient pas de quoi leur avenir serait fait ! En off, les conseillers de Lionel Jospin admettaient que 15% des emplois jeunes ne répondaient à aucun besoin réel. On pense notamment aux 75 000 jeunes qui ont occupé un emploi-jeune « agent d’ambiance », « conseiller et animateur environnement » ou « médiateur familial »… emplois-jeunes artificiels, issus d’un imaginaire « bobo » déconnecté de toute réalité, qui n’ont évidement pas débouché sur un emploi stable, mais ont trompé ces jeunes en les berçant d’illusions pendant les 5 ans qu’a duré leur contrat, avant de les laisser sur le carreau !
En 2005, trois-quart des jeunes ayant occupé un emploi-jeune déclaraient toucher moins de 1500 € par mois et 40% moins de 1200€ (contre un salaire net moyen supérieur à 1900 €)… où le PS a-t-il vu un tremplin dans ces emplois ?
  • Ils ont coûté excessivement cher aux finances publiques pour un effet limité : quand le dispositif tournait à plein régime, en 2002, il coûtait 37 milliards de francs (5,6 milliards d’euros) par an à l’Etat, soit plus 15 000 euros par emploi subventionné! Notre endettement -25 000 euros pas Français- qui a été creusé par de telles mesures désastreuses, ne nous permet pas de jouer aux apprentis sorciers en jetant des milliards d’euros par la fenêtre ! 
     ■   Le PS veut nous faire croire que le simple fait de rebaptiser une mesure qui a échoué suffit à garantir sa réussite… La ficelle est décidément un peu grosse.
►  Le chiffrage du PS sur les emplois jeunes s’est manifestement fait au doigt mouillé. Exemple de cet amateurisme : à quoi correspond ce chiffre de 300 000 emplois ? Pourquoi pas 350 000 comme en 1997, 150 000 comme Martine Aubry l’annonçait en 2009, ou 500 000 comme le prévoyait Ségolène Royal en 2007 ? Au PS, quand on propose une mesure, on n’est pas à 200 000 emplois près ! C’est la preuve du manque de sérieux des promesses du PS. Et en choisissant ce chiffre de 300 000, inférieur de 50 000 à celui de 1997, et de 200 000 à celui de 2007, le PS montre qu’il ne croit pas lui-même en ce dispositif et veut en réduire la voilure par rapport aux années Jospin.

Pour financer les 4 milliards que coûteraient par an la mesure, Martine Aubry propose :
  • de revenir sur la réforme de l’ISF : voilà un beau mensonge de Martine Aubry, car il n’y a pas 4 milliards € à récupérer sur la réforme de l’ISF qui s’est faite à coût constant (elle sera intégralement compensée par une taxation des revenus du patrimoine). En clair, cette proposition revient donc à augmenter les impôts de 4 milliards.
  • Ou de supprimer l’exonération des heures supplémentaires qui profitent pourtant essentiellement aux salariés les plus modestes (un ouvrier au salaire moyen qui a 2 heures supplémentaires par semaine gagne 150 euros par mois !). Nous attendons avec impatience que Martine Aubry explique aux ouvriers qu’elle va rogner sur leur pouvoir d’achat pour financer des emplois-jeunes voués à l’échec ! 
►  Philosophiquement, enfin, les emplois jeunes ce n’est jamais que le retour au bon vieil étatisme socialiste : plutôt que de donner les moyens à un jeune d’accéder à l’emploi, en privilégiant des formations professionalisantes, ou de créer les conditions nécessaires à l’embauche, en agissant sur le coût du travail qui handicape notre compétitivité, le PS préfère tabler sur la planche à billet pour financer de l’emploi public !  C’est aussi la preuve que le PS a une vision passéiste de la jeunesse : la jeunesse ne mérite pas qu’on l’infantilise mais qu’on la traite en adulte, il est illusoire de lui laisser croire qu’elle doit tout attendre de l’Etat.

2) Quelle est l’autre solution miracle du PS ? La généralisation de l’assistanat !

Le PS propose 2 nouvelles allocations pour les jeunes, en se gardant d’annoncer comment il les financerait et quel serait leur coût :
►  L’extension du RSA à tous les jeunes en fin de droits à l’assurance chômagealors que le RSA est actuellement accessible aux moins de 25 ans qui ont travaillé deux ans dans les trois dernières années.
►  La mise en place d’une allocation d’études pour lutter « contre la sélection sociale intense qui s’effectue particulièrement dans les études supérieures. » 
          Les jeunes n’ont pas besoin d’une énième allocation incitant à l’assistanat ou au nivellement par le bas au prétexte de lutter contre « la sélection » qui s’opère lors des études supérieures. Ils ont besoin d’un emploi pérenne basé sur de véritables besoins économiques et des compétences reconnues. Contrairement à la gauche, qui veut faire rimer autonomie avec allocation, nous pensons que l’autonomie ne se reçoit pas sous perfusion publique, elle se gagne par le travail.Le PS trompe la jeunesse en lui promettant l’assistanat au travers d’emplois publics précaires subventionnés et d’allocations non conditionnées. C’est le meilleur moyen d’ancrer la jeunesse dans une trappe à pauvreté dévalorisante.
     ■   Une nouvelle fois, rien de neuf sous le soleil : assistanat et nivellement par le bas seront au menu du projet socialiste pour 2012.


3) Le PS dénonce à grands cris la politique de la majorité pour la jeunesse, mais n’hésite pourtant pas à recommander un copier/coller intégral de ce qu’a fait la droite depuis 2007 en faveur des jeunes !
Le PS manque tellement d’idées qu’en plus du recyclage de ses propositions d’il y a 14 ans, il propose un copier/coller de ce qu’a mis en place la majorité depuis 2007,  tout en se gardant bien d’avoir l’honnêteté de verser des droits d’auteurs à l’UMP ! Le PS veut : 
►  « Développer des formes d’alternance éducative sous statut scolaire, en apprentissage, en contrat de professionnalisation »
  • Le plan emploi de la majorité qui fera l’objet très de dispositions législatives en 2011 vise à développer l’alternance, avec l’objectif de 800 000 jeunes en alternance en 2015, dont 600 000 apprentis.
►  « Mettre en place un grand service public de proximité de l’information et de l’orientation tout au long de la vie.
  • La loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle contient déjà des dispositions en faveur de la création d’un service public de l’orientation et de 1er conseil pour l’été 2011.
► « Généraliser la pratique du CV anonyme pour franchir l’obstacle des discriminations. »
  • Sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, le CV anonyme fait déjà l’objet d'une expérimentation nationale, dont le pilotage est assuré par Pôle emploi. Une cinquantaine d'entreprises, toutes volontaires, participent à cette opération.
 « Affilier les 150 000 jeunes décrocheurs à un « Pôle public de l’insertion professionnelle » pour donner un projet professionnel à chaque décrocheur avec une formation qualifiante et versement d’une allocation contractuelle.
  • La majorité a mis en place les écoles de la 2ème chance (E2C). Ces écoles visent des jeunes 16 / 25 ans sans qualification professionnelle ou sans diplôme. A partir d’un parcours de formation individualisé reposant sur l’acquisition d’un savoir de base et une période en alternance, les écoles de la 2ème chance affichent un taux de sortie positive, puisque 59 % des élèves sont en emploi ou en formation qualifiante. Dans le même esprit, depuis 2009, 1 268 000 de jeunes de 18-25 ans ont été en contact avec le réseau des missions locales qui les ont reçus et dont 435 000 ont pu conclure des contrats de travail classiques et 241 000 suivre formations professionalisantes.
► « Mettre en place du tutorat »,
  • Dans le cadre du plan emploi de la majorité mis en place pour 2011, les conditions requises pour être tuteur seront assouplies.
      ■    Et toutes ces mesures lancées par la majorité donnent déjà des résultats : le chômage des jeunes a baissé de 1,1% au mois de février et de 6,4% depuis un an.

Le plan pour les emplois jeunes du PS hésite donc entre :


►  « retour vers le passé » -en recyclant les promesses de l’ère Jospin et les vieilles illusions socialistes, assistanat, dirigisme d’Etat, augmentation des dépenses publiques et des impôts…- 


►  « voyage en terre inconnue » -multiplication de nouvelles allocations et de cadeaux dont on ne sait pas du tout comment ils pourraient être financés- 


►  et « l’école des cancres » – en plagiant sans vergogne le plan emploi des jeunes de la majorité sans citer ses sources.
Dans tous les cas, ces propositions sont le signe d’une absence de crédibilité indigne d’un parti qui s’estime en position de gouverner la France en 2012. Elles sont le signe d’un parti dirigé par les caciques de l’ère Jospin qui n’ont toujours pas compris pourquoi ils avaient perdu en 2002 malgré un bilan qu’ils estiment exceptionnel… et qui pensent donc qu’ils peuvent gagner en 2012 avec les promesses de 1997… Les Français apprécieront.